Ghungroos
Le bois de la cascade du Rossignolet – Le Mont-Dore
Il y a 300 ans, des femmes du Rajasthan sacrifiaient leur vie pour sauver leurs arbres sacrés en les étreignant. Ce mouvement de lutte indienne ouvrira la voie plus tard aux luttes écoféministes des années 70. Ici, ce ne sont plus leur bras mais des bracelets de grelots (reprenant la forme de ceux portés par les danseuses classiques indiennes) qui entourent les arbres. Une greffe douce et protectrice née d’un désir propre à l’artiste d’entourer sans cisailler. Les grelots sont des prothèses artificielles qui semblent autant prendre soin de l’arbre qu’elles évoquent la possibilité de sonner l’alarme si quelque chose lui arrivait. Et leur tressage rentre en correspondance avec le bouquet de fibres que constitue l’arbre lui-même. Un geste de sculptrice en somme, attentif aux subtiles transformations de l’environnement, aux rapports de matière, de poids et d’échelle, d’énergétique de forces et de flux, et au faire artisanal qui mêle la main à l’esprit. Ces œuvres en porcelaine et cordage, clairsemées dans un espace vivant, invitent à la promenade. Entre elles, se trame une fiction propice à imaginer de nouveaux rituels.
Mathilde Villeneuve
Ghungroos is the name of the anlets of small bells tied to the feet of classical Indian dancers. Here they are on a larger scale, entwined around five trees in reference to the place that the forest holds in Indian culture. Intertwining the tree trunks also illustrates the idea of care and protection. The image refers to a moment in Indian history: 300 years ago, more than 300 members of the Bishnoi community in Rajasthan gave their lives to save their sacred trees by hugging them to stop the maharajah of Jodhpur’s soldiers from cutting them down.
- Ghungroos par Floriane Pilon
Longueur : 1.8 à 3.2 m
Largeur : 0.9 à 1.6 m
Hauteur : 0.4 à 0.8 m
Cordes de coton, grelots en porcelaine non émaillée (biscuit)